Sorcier et Sorcière

Bien des personnes se sont vu affubler de ce nom à travers les siècles.

Il est utilisé au féminin, car la majorité des victimes des accusations de sorcellerie étaient des femmes. Dans l’imaginaire collectif, elle est la jeteuse de sort, c’est elle qui pratique la sorcellerie. Tantôt affublé d’un chapeau pointu et d’un nez crochu chevauchant un balai et participant aux sabbats, tantôt jeunes et séduisantes, concoctant des philtres d’amour.

De nos jours, l’expression est utilisée pour désigner un processus de dénonciation et de stigmatisation d’une personne ou d’un groupe désigné comme ennemi public ou déviant.

Le contexte historique

 

L’histoire ne compte pas de pacte avec le malin, de démon ou de mangeuse d’enfants, pourtant elle est bien sanglante.

La vision de la sorcière chevauchant Satan, jeteuse de sort, envoûtant les hommes n’était que dans l’imaginaire de leur bourreau.

 

La chasse aux sorcières

 

Voici en quelques lignes ce qui se cachait derrière cette chasse à la sorcière. 

  • 1022 : Les premiers bûchers font leur apparition à Orléans, ceux-ci sont dirigés contre des “hérétiques”
  • 1231-1233 : mis en place du tribunal de l’Inquisition. La bulle Vox in rama reconnaît l’existence de prétendues cérémonies secrètes diaboliques organisées par des hérétiques.
  • 1326-1327 : Le pape Jean XXII assimile la magie à des pratiques démoniaques. Les magiciens et jeteurs de sorts sont dès lors qualifiés d’hérétiques.

Quelle était leur définition de la magie et comment prouver que les personnes en font usage ? C’est la un des points importants. La magie, les pratiques démoniaques, ne peuvent être prouvé, seule la confession de la personne incriminée fait preuve. C’était là, la tâche du tribunal de l’Inquisition ! Il devait faire avouer sous la torture, des choses ignobles aux pauvres détenus. Après avoir avoué les détenus étaient ensuite jugé coupable et mis à mort.

  • 1378-1417 : Le pape de Rome s’oppose au pape d’Avignon.
  • 1420-1440 : Les premières chasses  aux sorcières débutent en Europe et les écrits  contre les sorciers font leur apparition.
  • 1431-1449 : Amédée VIII, duc de Savoie est élu antipape sous le nom de Félix V.

On trouvait à l’époque ce qu’on retrouve de nos jours, c’est à dire :

  • Le haut peuple (Roi, Baron, Duc, Prince [les gouvernants] et autres gens fortunés)
  • la religion (l’église)
  • le bas peuple.

La victime à toujours été au plus bas de l’échelle sociale !

Parmi les inquisiteurs, certains sont devenus tristement célèbres, comme Ponce Feugeyron. À partir de 1409 le pouvoir de cet homme est-elle que sa juridiction couvre plusieurs région. Il y a le Comtat Venaissin, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, le Piémont, le Val d’Aoste, et la Savoie .

Le pape Alexandre V le récompense de 300 florins pour la tâche à laquelle il s’attelle. Il touche également des récompense par le duc de Savoie et Amédée VIII. Tant le pape que le duc veulent l’armer pour mener ses missions contre les Juifs, les hérétiques et les sorciers.

Sans la base, les sommets ne seraient pas stable !

 

Le bas peuple avait tout à perdre, quand aux deux autres c’était  le contraire. Une victime reconnue coupable était donc mise à mort et ses biens saisis.

Toute personne pouvait être dénoncée ! Toutefois les familles aristocratiques semblent épargnée. Quand une accusation tombait sur une personne de la haute, elle était souvent classée sans suite.

La délation est un outil mis à la disposition des populations. C’est un exutoire et un moyen de régulation des conflits locaux. Lorsqu’un voisin devient trop riche, ou qu’une femme aidante arrête d’apporter son aide, ils pouvaient vite être accusés d’avoir fait un pacte avec le diable…

Nous retiendrons que la chasse aux sorcières était plus une affaire politique. Elle servait l’église comme un moyen de renforcer leur position et leur richesse, d’affirmer leur justice et leur pouvoir et de réformer un secteur géographique à leur bon souhait. Leur objectif était aussi d’éteindre tout désir, toute faculté de voyage intérieur, visant à détruire jusqu’au souvenir de ce désir.

Une histoire supplémentaire nous  parvînmes. Celle d’une “pucelle de France” qui terrorisa les Anglais. Elle aussi fût traité de sorcière et fini sur le bûcher. Voyez-vous de qui je parle ? 

L’Europe s’enflamme

C’est entre 1580 et 1640 que l’on compte le plus de personnes tuées sur les bûchers.

La répression contre les sorcières s’intensifie et s’étend. Sur 10 personnes poursuivies, 7 à 8 sont des femmes. Elles seront majoritairement les victimes de cette folie.

La société se soulève et s’en prend aux marginales, aux rebelles, aux “inutiles”, aux “faible”.

Il suffisait d’être rebelles, jugés trop bonne ou infréquentable, avoir des voisins malades, de mauvaises récoltes, etc.. Pour vous voir traiter de sorcière.

  • 1580-1640 : grande chasse aux sorcières en Europe.
  • 1610 Débuts du recul de la torture dans les procès de sorcellerie.
  • 1625 Dernier arrêt capital pour sorcellerie prononcé par le parlement de Paris.
  • 1682 : Louis XIV met fin au crime de sorcellerie en France.
  • 1692 : Procès des sorcières de Salem dans le Massachusetts, en Amérique du Nord.
  • 110 000 procès (entre 1580 et 1640) dans toute l’Europe
  • 60 000 à 70 000 exécutés.
  • 75% sont des femmes

La sorcière moderne

Cette vision de la femme comme un être faible, descendante du péché originel aura eu de bien malheureuses conséquences.

C’est aussi cela qui à conduit à ce que le mot sorcière soit repris par un courant féministe.

Car aujourd’hui la sorcière est une figure de revendication et résistance, de libération. C’est également un symbole de lutte face aux oppressions et aux dominations misogynes.

Les Benandantis

Hommes ou femmes, le Benandanti (litéralement, celui qui va pour le bien ou bons marcheurs) est un être du bien. Il se définissait comme un petit groupe d’anti-sorciers qui assurait la protection des villageois et de leurs récoltes.

Les sorciers ou sorcières étaient parfois appelés les malandanti (ceux qui vont pour le mal).

La ou les sorcières jetaient de mauvais sorts, les benandantis en jetaient des bons. Ils étaient le penchant positif des sorciers. Les benandantis utilisaient leur don d’esprit pour quitter leur corps physique et s’envoler la nuit par la cheminée.

Se n’est pas pas des boucs ou des balais qu’ils chevauchaient, mais des chats, des lièvres et autres petits animaux.

Et leur fête n’avait rien d’animal, mais était une célébration du triomphe de la lumière contre le mal. Ils sont comparés à des chamans de par leurs capacités et parfois par leur marque de naissance.

La femme benandanti avait une tâche différente de celle de l’homme.

L’homme combattait les mauvais sorciers les nuits des jeudis des Quatre-Temps.

Les femmes, elles, quittaient leur corps endormi puis se rendaient à la suite d’une entité féminine connue sous différents noms (Abonde, la Dame du Bon Jeu, la Bonne Dame, on évoque même la déesse Diane etc.) où elles dansaient, mangeaient et buvaient en compagnie d’une procession d’esprits, d’animaux ou de fées (le petit peuple).

Elles apprenaient qui des villageois mourrait cette année.

Cet article peut vous intéresser : Traité d’auto-guérison par des voies naturelles 

La nouvelle sorcière

Comme nous l’avons vu plus haut, la chasse aux sorcières ne concernait pas uniquement les femmes et pas seulement  celles qui prodiguaient des soins, utilisaient des herbes ou se substituaient aux médecins.

Mais c’est parce que les personnes marginales, rebelles, qui remettaient  en question les traditions, la société, etc, qu’elles étaient considérées comme sorcière, et la “guérisseuse” n’y faisait pas exception.

C’est encore le cas de nos jours avec certain métier, et je suis bien placé pour vous en toucher deux mots puisque ma vocation est d’aider les personnes avec des pratiques naturelles, comme l’utilisation de plantes (la connaissance des “simples”), d’huiles essentielles, voir même l’utilisation du tarot.

Nul doute que je peux encore être qualifié de sorcier. 🧙‍♂️

Et bien que cette période date d’un âge médiéval, ce n’est pas pour autant que c’est d’un autre temps. Notre société se partage encore entre classe des riches, religions et bas peuples avec ses marginaux.

Mais c’est quoi au juste une sorcière ?

 

La sorcière (ou le sorcier) est donc une pratiquante de sorcellerie. Mot qui désigne généralement la pratique d’une certaine forme de magie, dans laquelle la sorcière travaille avec des forces surnaturelles, des entités maléfiques ou non, et parfois aussi des forces naturelles connues comme celles des plantes, des cycles lunaires, des ondes, des suggestions.

J’ajouterai que le mot sorcellerie est une extension du mot sorcier. Ce dernier, possède une double étymologie dont la première est sortiarus qui désigne dans l’antiquité les praticiens de la divination, à l’aide de baguettes notamment.

Le mot sorcier a pour origine la déformation du mot sourcier, celui qui détecte la source, l’eau à distance. (pour ma part j’ai débuté avant l’adolescence par la pratique des baguettes justement pour chercher les cours d’eau souterrain)

La seconde étymologie désigne de façon péjorative un personnage cristallisant la démonisation de tous ceux qui pratiquaient la “vieille coutume” : les sages-femmes, herboristes, guérisseurs, rhabilleurs, tireurs de feu, connaissant les “simples”, tous arts médicaux des druides et druidesses, les sourcières, les astrologues et les devins.

Dans la Grèce antique et à Rome, la divination était une pratique admise, liée à certains sanctuaires et à la prise officielle de décisions. Le christianisme condamne toute forme de divination et de magie.

Les nouvelles sorcières et sorciers.

La sorcellerie est un terme controversé et son histoire est complexe. Selon le contexte et le milieu culturel dans lequel ce mot est employé, il désigne des idées différentes, voire opposées. Chaque société possède ses propres conceptions en matière de tradition, de croyance, de religion, de rites, de rapport à l’au-delà et à la mort et d’esprits bons ou mauvais ; il est parfois impossible de trouver un équivalent d’une culture à l’autre.

La sorcellerie désigne tout ce qui est considéré comme surnaturel sans appartenir à la religion officielle. Le terme est communément appliqué aux pratiques visant à influencer les énergies d’une personne, d’un lieu, d’un objet, etc.

On est sans doute plusieurs au vu de la description à pratiquer la sorcellerie

En parlant de sorcellerie, pourquoi ne pas jeter un œil à cet article : L’ésotérisme, la connaissance de votre être intérieur. 

Qu’on est la connaissance des “simples”, qu’on communique avec les esprits (défunts ou animal) qu’on utilise nos mains ou des objets pour des  pratiques énergétiques, ou encore qu’on se dise chaman ou homme-médecine, on  est bien loin de l’idée de faire du mal ou de servir celui-ci.

C’est en ouvrant notre conscience à l’amour universel que les trésors apparaîtront.

À l’origine j’avais écrit cet article pour un blog extérieur au mien, mais il n’a pas été publier.

J’espère qu’il vous aura plu. 

Amicalement,

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