Combien d’émotions de base (primaires) ?
Selon les courants en psychologie, il n’y a pas le même nombre d’émotions de base.
Theodore Kemper en dénombre 4 :
- La peur,
- la colère,
- la dépression
- la satisfaction
Il est généralement considéré, suite aux travaux du psychologue américain Paul Ekman (1992 ), qu’il y a 6 émotions de base universelles dont les expressions faciales sont facilement reconnues à travers toutes les cultures.
- La colère,
- la peur,
- la tristesse,
- le dégoût,
- la joie
- la surprise
Le professeur, psychologue Robert Plutchik en liste 8, aux 6 précédentes se rajoute
- L’anticipation
- l’acceptation
Qu’on retrouve sur sa célèbre Roue des émotions de Plutchik
Tomkins (1980) quant à lui, distingue 8 émotions de base :
- l’intérêt
- la joie
- la surprise
- l’anxiété
- le mépris
- le dégoût
- la honte
- la colère
Le nombre d’émotions de base varie en fonction des auteurs (de 4 à 8 pour ceux cités). Elles ont été déterminées à partir de classements de photographies, de dessins, ou d’analyses du vocabulaire de sujets s’exprimant sur le type d’émotion ressentie. Leurs arguments se basent ainsi essentiellement sur des descriptions comportementales.
Alors 6 émotions, 3 théories ?
Il y a plusieurs théories concernant les émotions ;
- la théorie physiologique
- la cognitiviste
- l’évolutionniste (oui, oui, vous pensez juste il s’agit bien de Darwin).
Pris ensemble, ces trois théories fournissent les fondements de la manière dont les sciences psychologiques abordent, examinent, réfléchissent et discutent les questions qui concernent les émotions. Même si les positions théoriques défendues seront en opposition sur des points particuliers, les axes d’investigation qu’ils ont développés sont bien davantage complémentaires que concurrents.
Aujourd’hui encore, la théorie des six émotions de base proposée par Darwin, est souvent cité non seulement par les scientifiques, mais aussi par beaucoup d’autres ! Mais souvent ne veut pas dire toujours, Darwin fut le premier chercheur à étudier les comportements animaux et humains. Il publia en 1872 » L’expression des émotions chez l’homme et les animaux » ou il citait bien 6 émotions, mais en 1960.
Voilà une journée riche en émotions => la journée des parents au bureau !
Et en plus des émotions faciales !
Un professeur de psychologie et de philosophie à Harvard, du nom de Silvan Solomon Tomkins, trouva un petit nombre d’expressions faciales, qui sont des émotions universelles.
À la suite de cela, Carroll Ellis Isard et Paul Ekman, anthropologue et professeurs en psychologie américains, ont trouvé qu’il existait 7 expressions faciales qui sont automatiques et innées.
En 1978, Paul Ekman et Wallace V. Friesen, élaborent un système de reconnaissance et de classement des 7 expressions faciales, appelé le Facial Action Coding Système. Ce système permet d’observer les 7 émotions universelles qui sont: Tristesse, joie, colère, dégoût, surprise, peur, mépris. Ce sont des émotions qui durent en moyenne de 1 à 2 secondes lorsqu’elles sont authentiques.
En 1990, Paul Ekman à par la suite élargi sa liste à 16 émotions.
Les Émotions secondaires
Les émotions secondaires, comme la terreur par exemple, sont des mélanges des émotions de base. On parle parfois d’émotions mixtes ou élaborées pour nommer les émotions secondaires. Celles-ci peuvent cacher les émotions de base, elles peuvent apparaître et être visibles de suite et même se substituer à une émotion primaire qui est perçue comme inacceptable par la personne.
Les émotions secondaires, résultent de l’apprentissage des émotions de base, notre environnement, notre vécu et nos expériences personnelles. Mais là encore nous rencontrons plusieurs sources, plusieurs théories : celle de Plutchik avec sa célèbre roue ou l’on peut voir les émotions secondaires, Oatley et Johson-Laird, Schachter et Singer et plus encore….
On pourrait rentrer dans les détails et faire un article pour chaque auteur, mais cela ne serait pas d’une grande aide.
Toutefois la théorie psychoévolutionniste de Plutchik est intéressante.
Elle repose sur 10 postulats :
- Le concept d’émotion s’applique à tous les niveaux d’évolution et à tous les animaux, y compris l’être humain.
- Les émotions ont évolué et amené diverses formes d’expression chez diverses espèces.
- Les émotions ont eu un rôle adaptatif en aidant les organismes à régler des questions clés de survie posées par l’environnement.
- Bien que les formes d’expression d’émotions varient selon les espèces, il y a certains éléments communs ou modèles prototypiques.
- Il y a un petit nombre d’émotions de base, fondamentales ou prototypiques.
- Les autres émotions sont toutes des états mixtes ou dérivés, c’est-à-dire des mélanges, composés ou combinaisons d’émotions de base.
- Les émotions de base sont des concepts hypothétiques ou des états idéalisés dont les propriétés et les caractéristiques s’induisent de diverses manifestations.
- Ses mêmes émotions de base peuvent se systématiser en paires d’émotions opposées.
- Elles varient toutes par leur degré de similitude.
- Chaque émotion se manifeste à divers degrés d’intensité ou d’éveil.
Il existe un grand nombre d’émotions secondaire et aussi beaucoup d’expression faciale, mais là encore le nombre est différent selon les courants et les auteurs ….
Mais alors, c’est quoi exactement une émotion?!

La définition de toute entité psychologique représente habituellement des difficultés de taille, et le concept d’émotion est loin de faire exception à la règle. Un problème particulier dans la quête de la définition de l’émotion vient du fait que, souvent, les énoncés ne se rapportent qu’à un aspect de l’émotion. En effet, le concept d’émotion est utilisé de manière différente selon qu’il est envisagé en référence à l’aspect stimulus, à l’expérience subjective, à une phase d’un processus, à une variable intermédiaire ou à une réponse.
Un autre problème qui nuit aux progrès vers une meilleure précision dans la définition de l’émotion concerne la langue par laquelle on l’exprime. En effet, la langue de tous les jours et la langue scientifique ne visent pas les mêmes objectifs. De plus, actuellement les avancées scientifiques dans ce domaine n’offrent pas de meilleure terminologie.
Certains auteurs ont fait remarquer qu’il peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « l’émotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence d’élever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque d’exclure de l’analyse des aspects qui pourrait ultérieurement se révéler essentielle à la compréhension de l’ensemble du processus.
J’ai moi-même dû travailler sur mes émotions !
Voyez cet article : Mon état d’esprit dans l’auto-entreprenariat !
J’espère que l’article vous a plu, n’hésitez pas à me laisser un petit mot.
Source :
Social Constructionist and Positivist Approaches to the Sociology of Emotions Am J Sociol 87 -336 – 362
Ekman, P. are the basic emotions ? Psychol. Rev 99: 550-553
Emotion: A Psychoevolutionary Synthesis, 1980.
Darwin, L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux (1872)
Ekman, P., & Friesen, W. V. (1971). Constants across culture in the face and emotion. Journal of Personality and Social Psychology, 17, 124-129.
Ekman, P., Sorenson, E. R., & Friesen, W. V. (1969). Pancultural elements in facial displays of emotion. Science, 164(3875), 86-88.
Friesen, W. V. (1972). Cultural differences in facial expressions in a social situation: An experimental test of the concept of display rules. Doctoral dissertation, University of California, San Francisco.
Matsumoto, D. (2001). Culture and Emotion. In D. Matsumoto (Ed.), The handbook of culture and psychology (pp. 171-194). New York: Oxford University Press.

Créateur et Auteur du site Sous le regard Hygie. Praticien de soin holistique et utilisateur de diapason thérapeutique.
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