Suite de l’article “Comme la gestion du stress, la gestion des émotions !

Le rôle des émotions

Les émotions nous renseignent à chaque instant sur ce que nous
sommes en train de vivre. Sans émotion nous ne serions que des robots avec le regard vide et un visage dénué de toute expression.

Il faut savoir que les animaux (hors reptile) ont aussi des émotions. Comme nous, ils sont équipés d’un système limbique plus ou moins développé et c’est ce système qui est responsable des émotions. Ils ont donc une forme d’intelligence émotionnelle qu’ils expriment à leur manière, dans leurs langages, qu’il soit corporel ou non.

Vous vous souvenez de Koko?!

 

Paix à son âme !

 

Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises émotions, juste des :

Émotions agréables,  neutres ou désagréables.

Si nous savons tenir compte de leur existence, elles nous aideront à entretenir ou à corriger notre équilibre intérieur.

À la manière d’une carte, qui nous aide à trouver le chemin le plus praticable, le plus sûr, le rôle des émotions est de nous aider à avancer dans la vie. Elles nous montrent, à leur façon, ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. Elles nous disent en continu si nous avançons dans la bonne direction (émotions agréables) ou si nous sommes en train de  prendre le chemin le moins sûr (émotions désagréables).

Elles ont chacune un ou plusieurs sens, parfois cachés.

panneaux indicateur émotions

Lorsqu’elles se manifestent en nous, les émotions agréables ou désagréables sont des messagers positifs qui cherchent à nous dire quelque chose d’utile ou de salutaire.

Selon les cultures, le mode de vie, l’éducation, le travail ou tout autre domaine, comme celui du sport, la compétition règne en maître. Il est recommandé de se montrer le meilleur, la plus belle, la plus intelligente ou le plus fort ! Dans ses milieux, il ne faut surtout pas montrer ses émotions et encore moins en parler. Agir autrement serait interprété comme un signe de faiblesse. À l’inverse, un pratiquant de méditation peut tomber dans la fausse attitude de zen-attitude et refouler ses émotions, ce qui est là aussi une erreur !

Refuser ces émotions peut avoir de lourdes conséquences sur notre vie.

Comme pour tout souci de santé, il existe toujours une cause aux symptômes. Dans le cas de nos émotions, il y a bien un message (un sens caché) derrière leur manifestation.

Exemple, le cas de Marie :

Marie ne sait pas dire non, elle a peur de : blesser la personne et de se sentir rejetée. Quand Mickaël est venu la voir pour lui demander de sortir avec lui, elle l’ a d’abord ignoré. Puis elle a tout fait pour l’éviter et ne pas avoir à lui donner de réponse, car elle ne ressentait pour lui ni envie ni dégoût particulier.

Mais pressée par les demandes répétées et par la pression qu’il lui faisait subir par l’intermédiaire de ses amis, Marie a fini par dire oui.

Quelque temps plus tard, il réussit à la convaincre de venir s’installer chez lui.
Au début, tout paraît aller pour le mieux. Marie fait des efforts, mais au
fond d’elle-même elle sait qu’elle n’éprouve aucun amour pour cet homme. Bien qu’elle a eu plusieurs fois l’idée de le quitter, les rares fois où elle tente d’aborder le sujet il la menace ou la frappe. Alors elle culpabilise et fait taire ses sentiments.

Des années de vie s’installent, les choses vont de mal en pire pour Marie. Finalement, elle se met à exploser, ne supportant plus cette accumulation. Elle fait des scènes terribles pour la moindre chose. Ce qui donne à Mickaël d’excellents prétextes pour l’accuser de faire des histoires pour rien et d’être responsable de leurs difficultés de couple.

Le temps passe et Marie, découragée, dépitée, se tait par fatigue, se néglige, pioche sans cesse dans le frigo et les placards.

Elle se met à pleurer, souvent, est devenue dépressive. En conséquence de quoi, elle  a fini par prendre plusieurs dizaines de kilos. Ses articulations lui font mal, elle a le dos voûté et prend médicament sur médicament.

Savoir s’écouter

Si Marie avait écouté ses émotions quand elles ont commencé à se manifester, c’est-à-dire quand Mickaël a commencé à l’aborder, elle aurait pu lui dire non et les problèmes ne seraient jamais arrivés. Malheureusement pour elle, Marie n’a pas tenu compte de ce qu’elle ressentait. En n’osant pas dire le fond de sa pensée, en n’osant pas s’affirmer, pour toutes ces raisons, elle a permis à la situation de se compliquer et de s’aggraver.

À chaque fois, que nous ne tenons pas compte de ce qu’une émotion cherche à nous dire, celle-ci va se manifester sous des formes de plus en plus pressantes ou désagréables. C’est la seule manière qu’elle a pour nous forcer à lui prêter attention.

D’ailleurs, les émotions (de « é » : vers l’extérieur et « motere » : mouvoir) sont des incitations à l’action !

Reconnaissance, acceptation et liberté.

Lorsqu’une émotion nous envahit, il faut commencer par reconnaître et accepter son existence. Ne pas la cataloguer pour autre chose ou essayer de l’enfouir. Il n’y a que comme ça qu’on peut se pencher sur la réflexion. Pas de la cause première qui nous a fait avoir cette émotion (en général on la connait), mais du sens caché derrière cette manifestation.

Prenons l’exemple de la colère ou de la peur. Ce sont des émotions de bases, forte qui peuvent se manifester de façon violente.

Pour exprimer son émotion il ne s’agit pas de faire violence envers autrui. On parle de violence relationnelle (vous ne pouvez pas frapper votre patron) . À l’inverse vous ne pouvez pas non plus refouler en vous ses émotions. Ici, il s’agirait de violence intériorisée (et vous vous feriez autant de mal que si vous frappiez votre patron.)

Il existe une différence entre exprimer son émotion et agir sous le coup d’une émotion.

Mais alors, comment faire ?

L’expert en pédagogie et communication comportementale, Luc Nicon a mené entre 2003 et 2007 un accompagnement sur  des personnes «souffrant émotionnellement». Il a réalisé une étude sur un peu moins de 300 personnes, qui lui a confirmé cette évidence : «Dès qu’on porte attention sur ses sensations physiques quand une émotion émerge, celle-ci se dissout naturellement », affirme-t-il.

Une découverte «sur le tas» qui l’a amené à créer une méthode express pour se libérer de sa colère ou de sa tristesse.

La méthode Tipi

(technique d’identification sensorielle des peurs inconscientes)

Pour en savoir plus sur l’étude réalisée par Luc Nicon pour l’association Tipi, vous pouvez vous rendre sur leur site, tipi.pro. Ou bien vous procurez le livre « Tipi » disponible aux éditions Emotion fortes pour le compte-rendu complet de l’étude.(cliqué sur l’image pour accéder aux meilleures offres)

La simplicité du processus a conduit Luc Nicon à penser que nous avons tous une capacité naturelle à calmer peur, colère ou tristesse. « Il suffit de trois minutes, assure-t-il. Trois minutes pendant lesquelles on se branche sans jugement sur les sensations provoquées par l’émotion, on les décrit — boule au creux du ventre, souffle court, etc. On est ainsi plongé dans un univers sensoriel particulier, sans rien chercher à faire, ce qui n’est pas dans nos habitudes, et alors l’apaisement arrive. »

Principes taoïstes : le non-agir

Le non-agir, c’est, en fait, « agir dans le non-agir », et non pas « ne rien faire ». L’action dans l’inaction !

J’agis, mais en étant conscient que c’est la vie qui dirige mon action.
Elle me pousse à cesser la destruction, la guerre, à rétablir l’harmonie, à passer à « l’action juste ».

Pour la Dr Stéphanie Hahusseau, ce grand pouvoir thérapeutique de l’acceptation toute simple de l’émotion s’explique par le rôle pris alors par notre système nerveux parasympathique.

« Simplement observer sa respiration, ou pleurer stimule cet allié du lâcher-prise. Au contraire, si l’on se dit : “je vais me relaxer”, on est pris dans un système antagoniste entre “vouloir” (la volonté stimule alors le système nerveux sympathique qui déclenche le stress) et “calmer” qui relève du système parasympathique, explique-t-elle. Mieux vaut donc simplement se recentrer sur ses sensations physiques, puis apprendre à nommer ces émotions. Pour enfin les accepter avec bienveillance », conclut la psychiatre.

Et bien d’autres …

Dans un ordre d’idée similaire, il y a une personne que j’ai découverte grâce à une interview de Lilou Macé. Il s’agit du Dr Christian Tal Schaller, un médecin généraliste, naturopathe, homéopathe, acuponcteur, ostéopathe, chaman et psychothérapeute.

Pionnier de la santé, penseur avant-gardiste, conférencier et écrivain, il a publié de nombreux ouvrages de référence sur les thèmes de la spiritualité et la santé holistique. Il nous invite à sortir de l’hypnose collective pour vivre dans la joie et la conscience.

“il est possible d’apprendre à décharger ses émotions sans faire de tort à autrui, ouvrant ainsi la porte à une paix intérieure et extérieure qui seule pourra apporter la paix à l’humanité telle que nous la connaissons. Pour vivre heureux et en bonne santé il est indispensable d’apprendre à vivre intensément ses émotions avec son corps tout entier pour pouvoir ensuite les laisser partir.”

Dr. Christian Tal Schaller

Deux approches parmi d’autres,

  • Thérapies comportementales et cognitives,
  • méditation de pleine cons­cience,
  • EMDR,
  • thérapie de l’acceptation
  • etc.

Mais qui sont  toutes dans l’action. Bien que la forme soit différente, car il ne faut pas oublier ce que sont les émotions : « des incitations à l’action » !

 

Il se peut que cet article vous intéresse: Les pistes pour être moins stressé

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